Cin'évol : atelier d'expression cinématographique

Définition  :

L’atelier Cin’évol se base sur l’apprentissage de l’acte de filmer avec un outil cinématographique : la « caméra-poing ». Cette « petite caméra » (accessible et maniable, tenues à la main) est un outil de développement humain, personnel et social, car il explore une relation différente à l’Autre ainsi qu’à soi-même.

Une expérience travaillant la relation filmeur/filmé s’est déroulée au Centre Pénitentiaire des Baumettes, Marseille. Ce travail, intitulé « 9m2 pour Deux », mené par Jimmy Glasberg[1] et José Césarini, a été diffusé sur la chaîne de télévision Arte la semaine du 25 novembre 2004 et relayé par la presse et la radio, et un long métrage est sorti en salles en février 2006.

 

L’œil du Monde propose le développement de l’atelier en structure multipolaire : plusieurs sessions d’atelier dans des villes ou pays différents, dans l’objectif de faire voyager les films créés par les jeunes de chaque atelier. La « caméra-poing » deviendrait l’outil d’un échange social et culturel astucieux : la circulation de points de vues intimes et personnels hors des circuits médiatiques officiels (télévision, séries télévisées) garantissent des échanges interculturels riches et inédits.

 

Les objectifs de chaque session sont les suivants :

-          Apprentissage sérieux de la caméra-poing  par la pratique d’exercices mettant en œuvre l’acte de filmer et la relation filmeur/filmé ;

-          Réflexion sur les pouvoirs de l’image par l’analyse de films et l’observation de l’utilisation qui est faite de l’image dans le monde ;

-          Réflexion sur sa propre culture et découverte d’une culture étrangère par le développement d’une écriture cinématographique (choisir un élément de sa culture et comment le filmer). Le but est de mieux appréhender sa propre culture pour la faire partager à d’autres. La réflexion et l’écriture des sujets (fiction ou documentaire, au choix des participants) seront donc guidés par les intervenants.

-          Tournage des films, réalisation d’un DVD à chaque session, organisation de diffusions, inscription aux concours, festivals…

Ainsi, par la prise en main de ce moyen d’expression, les participants travaillent à la fois le rapport au corps (agilité physique et rapport à leur image) et la réflexion (écriture sur outil informatique, choix des sujets de chacun, réflexion sur leur culture et la relation à l’Autre).

 

 

Comité d’organisation :

. Exemple Cin’évol-Lagny 2005 : L’œil du Monde, la Ville de Lagny-sur-Marne et la société Altaï Production ont mené à bien la première expérience de ce projet. Cin’évol#1 a rassemblé 6 jeunes du 25 avril au 6 mai et du 4 au 29 juillet 2005. Plusieurs projections officielles, sélections festivals, édition d’un DVD.

. Exemple de « Cin’évol-Tchiro » autour d’une coopération décentralisée France-Niger : Directeur des Services à la Population, Lagny-sur-Marne / M. le Maire de Tchirozérine / cinéaste, coordinatrice Cin’évol / O.N.G Toufat à Tchirozérine / Directeur du Collège de Tchirozérine / Altaï production.


Partenaires associés :

Ville où se déroule la session / Conseil Général et région du département concerné / une production cinématographique pour la gestion des droits et rémunérations / Ministère de la Culture, des Arts et de la Communication au Niger, en France, ailleurs / Ministères des affaires sociales, de la jeunesse, de l’habitat, du travail en fonction des sessions / Structures socio-culturelles, associatives ou publiques locales

 

Temps de réalisation :

. Préparation : 2 à 8 mois / cœur de l’atelier : 6 semaines avec les jeunes et les intervenants / diffusions et suivi des participants : de 2 semaines à toute la vie.

 

Public :

. À Lagny pour 2014 : jeunes 18-25 ans en difficultés d’insertion professionnelle, « décrocheurs » scolaires, habitants de différents quartiers

En savoir plus sur Cin'évol-Lagny 2014


. Ailleurs : 12-18 ans, 18-25 ans ou formateurs pour développer d’autres ateliers

Indicateurs de résultats :

-          Insertion des jeunes dans leur vie, dans la vie sociale, dans la vie professionnelle

-          Projections in situ, au cinéma, dans les festivals, sur une chaîne locale, …

-          Vente et diffusion de DVD, échanges des films avec d’autres sessions

-          Nombre de sessions développées et pérennisation

-          Développement des relations intra- et internationales

-          Changement de la relation à l’image :

. Cin’évol-Lagny (2005) a été l’occasion pour les jeunes d’une prise de distance vis-à-vis des images vues au quotidien. En les rendant maîtres d’une caméra, ils deviennent fabricants d’images et sont plus à même de décoder le flux des images. Par la pratique de la caméra et l’analyse de films, ils deviennent « critiques », et même « acteurs » à partir du moment où ils sont eux-mêmes à la fois filmés et créateurs (conscients) d’images.

. Au Niger par exemple, les jeunes Touaregs, vivant dans les campements ont une approche différente du pouvoir de l’image. Ils n’ont pas la télévision : il existe une autre connaissance de l’image, véhiculée par les touristes, et par les plus vieux, à travers un lien fort au politique. Ils auront une autre expérience de cet apprentissage.

 

Bilan et perspectives :

­ Un outil émancipateur ! Que ce soit en France ou ailleurs, l’apprentissage d’un geste professionnel est un atout. La communication par l’image peut être un outil formidable au Niger, pays enclavé aux conditions de vie peu connues. La mixité des ateliers permet aussi  aux femmes de prendre en main un pouvoir d’expression.

 

­ La démarche de « Cin’évol » vise un échange direct de points de vues avec, par exemple à travers un déplacement physique des populations loacles qui pourraient ainsi dialoguer à propos de leurs expériences cinématographiques, culturelles, de leurs pratiques de vie.

 

­ Peu de relations de ville à ville sont proposées en France. Le tissage d’une toile mettant en relation toutes les sessions d’ateliers par le développement des relations intra nationales ou internationales se place dans l’esprit de la coopération décentralisée : cet atelier multipolaire vise à faire entrer en connaissance des cultures qui ont été confrontées par des épisodes de l’Histoire : colonisation, médias, voisinage « subi », tourisme par exemple.

Il doit être acteur et porteur de tolérance, de respect en favorisant une meilleure connaissance des cultures et différences humaines.

 

­ La Ville de Lagny-sur-Marne compte plusieurs communautés internationales : sénégalaise, cambodgienne, portugaise, francophones ou non, intéressées par toute démarche pouvant faire renouer leurs jeunes avec leur culture d’origine. Associations latignaciennes : Acola (Association des Congolais de Lagny), La Communauté Africaine (Femmes sénégalaises), L’Amicale des Khmers, Association France-Québec

 

­ À partir des films réalisés par les jeunes, un documentaire peut être développé et diffusé sur les canaux officiels, y ramenant ainsi des regards particuliers et originaux.



[1] Jimmy Glasberg, directeur de la photographie et cinéaste ; José Césarini, réalisateur.